Les défis...

Aujourd'hui, notre avocat de Bogota est venu pour préparer le dossier de la cour. Il a reçu le rapport très positif du centre jeunesse (ICBF) et nous devions tous passer chez le notaire pour signer une procuration l'autorisant à agir en notre nom. Absoluement tous les papiers doivent être notariés. En Colombie, le bureau du notaire est l'équivalent d'une caisse populaire... On passe au premier guichet où l'on montre nos documents d'identification pour signer la procuration. Ensuite, nous payons et obtenons le sceau à un deuxième guichet pour enfin passer au dernier guichet avec la notaire qui appose deux autres sceaux que l'on doit signer à nouveau... Notre dossier sera déposé en cour demain matin et c'est à ce moment que nous saurons le nom, ou plutôt le numéro, du juge qui nous est attitré. Nous croissons donc nos doigts ce soir en espérant que nous auront un juge efficace, car ce sont eux qui engendrent les plus longs délais...

Au niveau des enfants, les visites au centre commercial deviennent plus agréable. À vrai dire, leurs comportements ressemblent étrangement à des enfants biologiques. Certes, il y a des hauts et des bas, mais il est difficile de se prononcer s'ils découlent d'un trouble d'attachement. Nous savons également lequels préfèrent maman et papa : Rafael (papa), Angela (définitivement maman), Élizabeth (maman, mais tolère bien papa) et Lucas, affectueusement surnommé "pot de colle" (papa et maman). Il faudra travailler ce dernier pour qu'il respecte un peu plus les bulles des personnes puisqu'il traverse régulièrement la ligne dans ses gestes d'affection.

Pour ceux qui s'interrogent relativement à quoi cette expérience peut ressembler... nous pouvons seulement vous affirmer qu'il est impossible de se préparer correctement. Malgré l'ensemble des efforts que nous avons effectué avant d'être rendu en Colombie, nous découvrons que les meilleurs repères proviennent de notre éducation. Nous sommes conscients que nous sommes probablement plus stricts que la majorité des foyers nord-américains, mais les décisions que nous prenons dans le feu de l'action respectent les valeurs que nos familles et nos expériences ont solidifié. Sans celles-ci, nous serions sérieusement perdus.

Toutefois, nous sommes rarement préparés à ignorer nos sentiments afin d'appliquer les règles et l'encadrement que nous désirons employer pour le déveloper de nos enfants. Nous constatons également que le développement de nos enfants est à effectuer et ce, à deux niveaux, soit : le savoir et le savoir-vivre. Nous évaluons qu'ils ont environ deux ans de retard sur un enfant qui jouit du système québécois dès sa naissance. En d'autres mots, un gros défi à relever.

Il est intéressant de voir ce qu'il est possible d'accomplir en une semaine avec des enfants. Nous ne croyons pas poursuivre sur les améliorations exponentielles que nous constatons, mais si nous pouvons continuer à un rythme de 50% à chaque semaine d'ici notre retour au Canada, ce serait un succès pour nous. Les deux points sur lesquels nous axons nos interventions sont les cris et le savoir-vivre (surtout au repas). Pour vous situer, deux des quatre petits monstres éprouvent des difficultés à manger avec une cuillère. Natacha a également constaté que certains de nos enfants ne savent pas encore compter. L'apprentissage à effectuer pour les enfants sera important et nous constatons pleinement le support qu'ils auront de besoin afin de ne pas être stigmatisés à l'école.

Nous vous tiendrons au courant des développements.